Les hypersomnies : symptômes, causes et traitements

L’hypersomnie est un trouble du sommeil relativement rare, mais qui peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie de ceux qui en souffrent. Les personnes atteintes d’hypersomnie peuvent ressentir une somnolence excessive et incontrôlable, même après des périodes de sommeil prolongées. Cette somnolence peut être si intense qu’elle interfère avec les activités quotidiennes, entraînant des difficultés à se concentrer et à effectuer des tâches importantes. En outre, les personnes atteintes d’hypersomnie peuvent avoir du mal à se réveiller le matin, éprouver une sensation de confusion ou de brouillard mental, des problèmes de mémoire et une fatigue persistante.

Il existe deux catégories d’hypersomnie, avec pour chacune des spécificités :

c’est le type d’hypersomnie le plus fréquent. Pour la plupart d’entre nous, la somnolence excessive sont souvent liée à un manque de sommeil ou à une fatigue physique. Cependant, dans certains cas, ces symptômes peuvent être causés par des maladies d’origine psychiatrique ou neurologique telles qu’un traumatisme crânien ou une neurodégénérescence, des infections virales comme le virus d’Epstein-Barr ou le syndrome de Guillain-Barré, des problèmes endocriniens ou métaboliques tels que l’hypothyroïdie, le diabète, l’insuffisance rénale ou pancréatique, ou encore certains produits toxiques tels que des solvants organiques ou la prise abusive de médicaments hypnotiques ou sédatifs.

Pour une minorité de personnes, l’hypersomnie n’est pas liée à des comportements ou maladies spécifiques. Elle est donc considérée comme une hypersomnie primaire ou centrale. Bien que cette forme soient rare et peu connue, elle est souvent associée à un diagnostic tardif pouvant prendre plusieurs années. Il existe trois principales formes d’hypersomnie primaire rare :

La narcolepsie est un trouble neurologique qui touche 1 personne sur 3 à 5000. Elle se caractérise par une somnolence excessive en journée, des accès de sommeil soudains et la plupart du temps des cataplexies (perte de tonus musculaire). En savoir plus sur la narcolepsie

L’hypersomnie récurrente ou le syndrome de Kleine-Levin est un trouble rare également qui se caractérise par des épisodes récurrents d’hypersomnie, accompagnés de troubles du comportement et de l’humeur. Ces épisodes de somnolence excessives peuvent durer de quelques jours à quelques semaines.

L’hypersomnie idiopathique est un trouble du sommeil qui se manifeste par une somnolence diurne excessive et chronique accompagnée d’un sommeil nocturne normal ou de durée accrue. Ce type d’hypersomnie ne peut pas être expliquée par une cause médicale ou psychiatrique.

Bien que les causes de l’hypersomnie primaire demeurent inconnues, celles de l’hypersomnie secondaire sont quant à elles plus aisément identifiables :

 
• Le manque de sommeil important entraînant un épuisement physique.
• Les troubles respiratoires du sommeil, tels que l’apnée du sommeil et l’hypoventilation alvéolaire.
• Les troubles neurologiques, tels que les lésions cérébrales traumatiques, les tumeurs cérébrales, la maladie d’Alzheimer et la sclérose en plaques.
• Les troubles psychiatriques, tels que la dépression, l’anxiété, les troubles bipolaires et la schizophrénie.
• Les troubles métaboliques, tels que le diabète, l’hypothyroïdie et l’insuffisance rénale.
• Les troubles liés à l’utilisation de substances, tels que l’abus d’alcool, de drogues, de médicaments sédatifs ou hypnotiques.
• Les infections notamment celle au virus Epstein-Barr ou dans le cadre du syndrome de Guillain-Barré.
• Les troubles du rythme circadien, tels que le décalage horaire et le travail posté.

Voici une liste des symptômes couramment associés aux hypersomnies :

• Une somnolence excessive pendant la journée
• Une difficulté à se réveiller le matin
• Une incapacité à rester éveillé malgré des efforts conscients pour le faire
• Un sommeil non réparateur, malgré une durée suffisante de sommeil
• Une perte de productivité au travail ou à l’école
• Un isolement social en raison de la somnolence excessive
• Des problèmes de mémoire ou de concentration
• Des réactions émotionnelles altérées, telles que la dépression ou l’irritabilité
• Des micro-siestes involontaires pendant la journée
• Une somnolence extrême après un repas

Il est important de noter que ces symptômes peuvent être causés par d’autres problèmes de sommeil ou de santé, et que seule une évaluation médicale complète permettra de déterminer si une hypersomnie est la cause de ces symptômes.

Le processus de diagnostic de l’hypersomnie implique plusieurs étapes, commençant par une anamnèse détaillée et un examen clinique et psychologique afin d’exclure d’autres maladies telles que la dépression, les troubles bipolaires et l’apnée du sommeil. Pour confirmer le diagnostic ou identifier l’origine de l’hypersomnie, le médecin peut recommander des examens complémentaires tels que :

• Un agenda de sommeil pour noter la durée et la qualité des phases d’endormissement, de sommeil et d’éveil.
• Une actimétrie, qui utilise un bracelet pour analyser la qualité du sommeil.
• Une polysomnographie nocturne qui mesure la quantité et la qualité du sommeil en utilisant des instruments tels que l’EEG, l’électro-oculogramme et l’électromyogramme.
• Un test itératif de latence d’endormissement (TILE), pour évaluer la capacité du patient à s’endormir pendant la journée.
• Un test de maintien d’éveil (TME), pour évaluer la capacité du patient à rester éveillé pendant la journée.

Dans certains cas, des analyses complémentaires telles qu’une imagerie cérébrale ou des tests de biologie peuvent être nécessaires pour confirmer la nature de l’hypersomnie, en particulier dans le cas d’une hypersomnie secondaire.

Le traitement de l’hypersomnie peut varier d’une personne à l’autre. Il est important de consulter un médecin si vous pensez souffrir d’hypersomnie, car un diagnostic précoce et un traitement approprié peuvent aider à améliorer votre qualité de vie.

Voici une liste des traitements possibles pour lutter contre une hypersomnie :

 
• Un traitement de la cause sous-jacente : si l’hypersomnie est liée à une maladie sous-jacente telle qu’une dépression ou une apnée du sommeil, traiter cette maladie peut résoudre le problème de somnolence diurne excessive.
• Des stimulants : certains médicaments, tels que le modafinil ou le methylphénidate, peuvent être prescrits pour améliorer l’éveil et réduire la somnolence diurne.
• Des antidépresseurs : les antidépresseurs peuvent être utilisés pour traiter la dépression sous-jacente, qui peut être à l’origine de l’hypersomnie.
• Des thymorégulateurs : des médicaments pour réguler l’humeur peuvent être conseillés dans certains cas.
• Une thérapie comportementale et cognitive : cette approche peut aider à modifier les habitudes de sommeil du patient, telles que la sieste excessive, pour améliorer la qualité de son sommeil nocturne.
• Des changements d’hygiène de vie : des changements tels que l’exercice régulier, une alimentation saine et équilibrée, ainsi qu’une routine de sommeil régulière peuvent aider à améliorer la qualité du sommeil et à réduire la somnolence diurne.
• Si nécessaire, des médicaments pour favoriser le sommeil peuvent être prescrits pour améliorer la qualité du sommeil nocturne.